
9 Lames qui ont changé l'histoire
Vous découvrirez ici les 9 lames qui ont façonné une partie de notre Histoire...
Depuis des millénaires, les armes tranchantes – épées, couteaux, poignards – ont été les compagnies des guerriers à travers le monde. Aiguisées comme des rasoirs, elles ont inspiré autant la peur que l'admiration et ont parfois changé le cours des batailles. Certaines d'entre elles, si emblématiques, ont même reçu un nom, s'inscrivant ainsi dans la légende aux côtés de celles-là.
1. Khepesh
L'une des premières et des plus influentes épées de l'âge du bronze, le khepesh était une arme égyptienne ancienne dotée d'une lame crochue aiguisée sur son bord extérieur. Ces épées en forme de faucille étaient généralement coulées en bronze et auraient été introduites en Égypte depuis le Moyen-Orient. Pendant la période du Nouvel Empire, elles sont devenues des armes militaires courantes, appréciées pour leur redoutable efficacité en combat rapproché.
Le khepesh a également acquis une valeur cérémoniale et figurait souvent dans l’art égyptien ou dans les tombes des dignitaires. Le jeune pharaon Toutankhamon, par exemple, a été enterré avec deux épées à faucille de tailles différentes. Le khepesh fut finalement abandonné au profit d’épées plus traditionnelles vers le XIIe siècle av. J.-C., mais pas avant d’être devenu l’une des armes les plus emblématiques de l’Égypte ancienne.

2. Kukri
Depuis des siècles, cette lame courte, incurvée vers l’intérieur, est à la fois un outil et une arme traditionnelle au Népal. Les Européens ont découvert le kukri au début des années 1800, lors des affrontements entre les forces de la Compagnie britannique des Indes orientales et les guerriers Gurkhas népalais dans une guerre sanglante. La maîtrise des Gurkhas dans l’usage de cette lame – capable de trancher un membre ou d’éventrer un cheval d’un seul coup – impressionna tant les Britanniques qu’ils décidèrent de les enrôler comme troupes volontaires dans leur armée.
Les Gurkhas se sont ensuite imposés comme l’une des unités militaires les plus redoutables au monde, et leurs kukris sont devenus célèbres pour leur forme distinctive, leur équilibre parfait et leur puissance de coupe exceptionnelle. Aujourd’hui encore, le kukri reste l’arme de service standard des Gurkhas et un emblème de la Brigade des Gurkhas de Grande-Bretagne, composée exclusivement de recrues népalaises.

3. Falcata
La falcata était une épée courbée d’environ deux pieds de long, utilisée par les guerriers celtibères dans l’Espagne antique. Fabriquée en fer ou en acier de haute qualité, sa lame distinctive possédait un seul tranchant près de la poignée et devenait à double tranchant vers la pointe. Elle était conçue pour allier la puissance de coupe d’une hache à la précision tranchante d’une épée.
La falcata est particulièrement associée au général carthaginois Hannibal, qui en équipa ses troupes africaines lors des guerres puniques contre Rome. Selon certains historiens, l’efficacité redoutable de cette arme en combat rapproché aurait contribué à la victoire écrasante d’Hannibal sur les Romains à la bataille de Cannes en 216 av. J.-C.

4. Épée Ulfberht
Au début du VIIIe siècle apr. J.-C., les Vikings terrorisaient l’Europe avec leurs raids féroces sur les établissements et villes côtières. Bien que seuls quelques rares maraudeurs scandinaves possédaient des épées, les preuves montrent que ceux qui en étaient équipés disposaient de lames en avance de plusieurs siècles sur leur temps. Ces "épées Ulfberht" – ainsi nommées en raison de la signature gravée sur leurs lames – étaient forgées dans un acier de creuset à haute teneur en carbone, leur conférant une solidité, une flexibilité et un tranchant exceptionnels.
Environ 170 Ulfberhts, datant d’environ 800 à 1000 apr. J.-C., ont été retrouvées sur des sites archéologiques. Cependant, des lames de qualité similaire ne réapparurent en Europe qu’à l’époque de la Révolution industrielle, ce qui a alimenté un intense débat scientifique sur leurs origines. Certains historiens suggèrent qu’elles étaient fabriquées à partir d’acier importé du monde islamique, où le travail des métaux était plus avancé, tandis que d’autres estiment qu’elles provenaient d’un gisement de minerai en Allemagne.

5. Le Couteau Bolo
À l’origine, le couteau bolo était un outil polyvalent utilisé pour le débroussaillage et la récolte. Mais entre les mains des révolutionnaires, il est devenu une redoutable arme de guerre. Ces lames en forme de machette sont originaires des Philippines, où les guérilleros indigènes les ont employées comme armes improvisées lors de la Révolution philippine, de la guerre hispano-américaine et de la guerre philippo-américaine.
Bien que sévèrement désarmés, ces "bolomen" utilisaient leurs couteaux de manière redoutable. "Leur arme principale est un long couteau à large lame, d’apparence menaçante, appelé bolo, avec lequel ils accomplissent leur travail mortel", écrivait un militaire américain, Ira L. Reeves, à propos des combattants philippins. "Ils se vantent de leurs prouesses et de leur habileté à ôter la vie, et l’un de leurs exploits les plus impressionnants est de séparer la tête du corps d’un seul coup."
Ces terrifiantes lames furent ensuite utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale et restent aujourd’hui une arme emblématique des arts martiaux philippins.

6. Le Katana
Aucune image n’est plus emblématique de l’histoire médiévale du Japon que celle d’un épéiste solitaire brandissant un katana rutilant. Pendant des siècles, ces lames courbes à un seul tranchant ont été les armes de prédilection des samouraïs, nobles guerriers au service des seigneurs féodaux japonais, suivant un code d’honneur strict connu sous le nom de Bushido. Les meilleurs samouraïs étaient réputés pour leur capacité à abattre un ennemi d’un seul coup rapide et précis, et leurs épées étaient souvent vénérées comme de véritables œuvres d’art.
Parmi les sabres de samouraï les plus célèbres figure sans doute le Honjo Masamune, un précurseur du katana forgé au XIIIe ou XIVe siècle par le légendaire maître forgeron Goro Nyudo Masamune. Considéré comme l’une des lames japonaises les plus exquises jamais fabriquées, il appartient au guerrier Honjo Shigenaga au XVIe siècle, avant de passer entre plusieurs mains. Il disparut à la fin de la Seconde Guerre mondiale, peut-être volé par un militaire américain. Malgré de nombreuses recherches, ce précieux artefact national n’a jamais été retrouvé.

7. Le Couteau Bowie
Le couteau de survie le plus emblématique de l’histoire américaine doit son nom à Jim Bowie, le pugnace pionnier devenu une figure de proue de la révolution texane avant de périr lors de la bataille d’Alamo en 1836. La réputation de Bowie en tant que redoutable combattant au couteau s’était forgée près d’une décennie plus tôt, en 1827, lorsqu’il tua un homme lors d’une rixe sur un banc de sable près de Natchez, dans le Mississippi. L’arme qu’il utilisait était probablement un épais couteau de boucher, mais après la diffusion de l’histoire du duel à travers les États-Unis, de nombreux pionniers commandèrent leurs propres "Bowie" à des forgerons.
Ces couteaux acquirent rapidement une apparence distinctive, avec une lame de 9 à 15 pouces et une pointe à agrafe. Très prisés à la frontière, ils servaient aussi bien à écorcher des animaux et couper du bois qu’à se défendre lors de bagarres de bar. Il existait même des écoles spécialisées dans l’enseignement du combat au Bowie.
Avec l’arrivée de pistolets plus fiables, ces lames tombèrent progressivement en désuétude comme armes de combat, mais elles restent utilisées à ce jour comme couteaux de chasse et de survie.

8. Le glaive romain
Peu d’armes ont autant contribué à la création de l’Empire romain que le glaive. Aux côtés du pilum (lance) et du scutum (bouclier), cette épée courte à double tranchant, mesurant environ deux pieds, était l’une des armes principales des légions qui ont conquis le bassin méditerranéen.
Sa conception a évolué au fil des siècles, mais elle se distinguait généralement par une pointe acérée et une lame robuste, forgée dans un acier de haute qualité. Conçu à l’origine comme une arme d’estoc, le glaive se révélait particulièrement redoutable lorsqu’il était utilisé dans une formation disciplinée, permettant aux soldats de se protéger derrière leurs boucliers tout en assénant des coups rapides et meurtriers.
"Dans les mains du légionnaire romain hautement entraîné, c'était l’arme la plus mortelle de toutes celles produites par les armées antiques", écrivent les historiens Richard A. Gabriel et Karen S. Metz, "et elle a tué plus de soldats que toute autre arme dans l’histoire jusqu’à l’invention du fusil."

9. L'épée de Mars d'Attila le Hun
De nombreuses légendes entourent la vie d'Attila le Hun, le redoutable souverain barbare surnommé le "Fléau de Dieu" pour ses raids dévastateurs contre l'Empire romain d'Orient au Ve siècle apr. J.-C. L'une des plus célèbres concerne son épée de guerre personnelle.
Selon l’historien antique Jordanès, un berger hun présenta une lame finement ouvragée à Attila après l’avoir déterrée d’un champ où paissait son troupeau. Convaincu qu’il s’agissait d’un don du ciel, Attila proclama que l’épée avait appartenu à Mars, le dieu romain de la guerre, et la brandit comme une preuve de sa destinée à triompher dans toutes ses campagnes militaires.
Il porta cette "Épée de Mars" jusqu’à sa mort en 453 apr. J.-C., mais la légendaire lame s’est depuis perdue dans l’histoire.

À travers les âges, ces 9 lames ont non seulement traversé les batailles et les guerres, mais elles ont aussi marqué l’histoire par leur symbolisme et leur impact. Chaque arme, unique dans sa conception et son usage, a joué un rôle déterminant dans l'évolution des guerres et des cultures. Du Khepesh égyptien au kukri des Gurkhas, du katana japonais à l’épée de Mars d’Attila, ces lames ont façonné des légendes et des destinées, devenant des symboles de puissance, de survie et d'honneur. Leur héritage perdure, et même si certaines ont été oubliées, leur influence se retrouve dans les arts martiaux, les récits historiques et la mémoire collective. Ces épées et couteaux nous rappellent qu’à travers les âges, la forme la plus tranchante de la guerre est souvent celle qui a forgé la légende.
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